Bonjour et tout d'abord merci pour vos réponses. Maintenant que 24 heures sont passées, je repasse sur chaque forum afin de voir les réactions et mieux expliquer ma démarche (le but était d'éviter de tronquer les messages de réponses sur les forums).
Je suis infirmier en psychiatrie et je réalise actuelement un Diplôme Universitaire en Addictologie (c'est une formation supplémentaire d'un an de spécialisation).
Comme beaucoup l'ont fait remarquer, mon questionnaire ressemble à beaucoup d'autres, mais pas exactement:
Le test final de 8 questions, est le test de Kimberly Young sorti en 1996 (oui oui il date), et est le seul validé statistiquement au niveau mondial permettant d'évaluer un
risque addictif (donc utilisable dans le cadre de mon mémoire). Normalement la réponse doit être oui ou non sans nuance. Ce qui à mon avis oriente fortement la réponse de la personne interrogée. C'est pour cette raison qu'il est modifié avec un échelle de graduation de 0 à 5.
J'ai en effet réalisé un premier test basique, et les réactions sur les forums ont été très... comment dire... violentes. Le questionnaire a été rejeté en bloc du fait de l'impression de l'orientation dans les réponses, et le sentiment que l'on souhaite prouver que tous les joueurs sont dépendants. La 2ème version (celle que vous avez testé) a été nettement mieux accueillie par la communauté, même s'il elle n'est pas parfaite.
Le but est de comparer les résultats des 2 questionnaires afin de proposer une version plus riche, et surtout mieux accueillie par les joueurs. L'objectif final étant, que lorsqu'un soignant (qui n'est pas forcément formé aux MMORPG) reçoit une personne ayant de réels problèmes vis à vis de son temps de jeu (perte de son emploi, compagne etc) et qu'il n'arrive pas à stopper sans aide, que le soignant puisse bénéficier d'un questionnaire d'évaluation de meilleure facture que le patient pourra accepter sans qu'il le ressente comme une agression et finalement s'éloigne des structures de soin en pensant qu'on ne le comprend pas.
Cet outil pourrait permettre d'évaluer le niveau de jeu et les répercussions possibles puis potentiellement d'orienter vers une structure spécialisée (et il y en a très très peu en France) afin d'apporter la meilleur aide possible sans que le patient n'ait l'impression d'être pris pour un fou (puisqu'il ne l'est pas) et surtout de débuter d'améliorer "l'alliance thérapeutique". Élément qui est primordial dans toute prise en charge d'un trouble addictif.
Je ne cherche pas à prouver que les joueurs de WoW sont dépendants (j'y ai joué + 4ans à haut level (j'ai stoppé à Yogg avant les 1er nerfs d'Ulduar)) et malgré un énorme temps de jeu j'ai pu stopper sans réels problèmes ou signe de sevrage;
néanmoins, il existe des personnes (peu nombreuses) qui ont besoin de se faire aider pour cela, car elles n'y arrivent pas seules (j'en ai déjà rencontré sur Wow, et vous en connaissez peut être sur votre serveur). En tant que soignants, si l'on ne s'inquiète pas, comment pourra t on envisager une évaluation pertinente du risque que peut représenter le jeu pour les personnes qui sont actuellement en souffrance à cause de leur jeu.
Comme beaucoup l'ont signalés sur différents forum, nous pouvons être addict de tout et n'importe quoi, et au final cela n'a pas une grande importance dans la plupart des cas. Néanmoins, quelques personnes qui viennent consulter en centre d'addictologie peuvent en souffrir3 Par exemple, un addict du sexe qui couche avec 365 partenaires différents par an et qui vit heureux, n'a pas besoin de soin. Il vit sa vie, et les soignants n'ont pas à s'en mêler (à la rigueur une éducation sur les risques des MST afin d'éviter des problèmes de santé publique). Par contre celui qui erre dans les rues à 4heures du mat pour coucher avec la 1ere prostituée qu'il trouve car il n'a pas eu de partenaire de la journée; où qui tente de coucher systématiquement avec ses patrons et se fait virer tout le temps... Il y a fort à parier qu'à un moment il demandera de l'aide; et là c'est nous les soignants qui seront en 1ère ligne devant son problème (qui deviendra le notre par la même occasion).
Pour les MMORPG, il existe des personnes dépendantes, c'est une réalité (vous êtes bien au courant de tous les faits divers véhiculés par les médias); et nous devons les aider lorsqu'ils nous sollicitent; c'est notre travail; et pour ça il nous faut des outils de qualité, et c'est en quoi consiste mon travail actuellement. Le fait de jouer 70h par semaine n'est pas forcément pathologique (loin de là), si cette façon de vivre vous convient. On ne gronde pas les sportifs qui s'entrainent 8h par jour à ce que je sache... Par contre la personne qui a perdu sa compagne, son travail, qui voit les huissiers demandant à sa porte et qui n'arrive pas à décrocher de son MMORPG malgré plusieurs tentatives d'arrêt infructueuses fera probablement appel à un service spécialisé.
Des fois il est aussi possible qu'une personne commençant à s'inquiéter par rapport aux difficultés rencontrés dans le jeu puisse faire appel à un questionnaire (et ce sera probablement la version d'un questionnaire avec des réponses telles que oui & non. Je cherche donc juste à savoir si ce questionnaire ne peut pas être "confronté" à une version graduée. Bref rassurez vous, aucune stigmatisation, c'est un mémoire pour un 1er jet afin d'envisager une étude plus riche en faisant un versus entre mon questionnaire (amélioré) et le premier questionnaire existant actuellement.
Un GROS merci à tous; à vos réponses qui sont toutes, même si parfois un peu trop... virulentes, me permettent d'avancer dans mon travail. Mon questionnaire est toujours en ligne jusqu'à la fin de la semaine et c'est avec plaisir que vos réponses seront intégrés à mon travail
NB: Un questionnaire d'évaluation des dépendances n'est utile que pour évaluer une personne demandeuse de soin vis à vis de sa consommation d'un produit (peu importe lequel).
N'oubliez pas que le questionnaire n'est qu'une petite partie d'un mémoire. Sur 2 questionnaires identiques, leurs buts, leurs analyses et leurs utilisations peuvent être totalement différentes malgré des questions similaires. Malheureusement, je crains que la sur-médiatisation, et l'abondance de ce type de questionnaire aient pu user la patience de certains et je m'excuse d'avoir agacés quelques participants.